Les origines
Le nom de Venaco est très ancien puisqu’il apparait sur l’atlas de Ptolémée, géographe grec d’Egypte, vers l’an 150 de notre ère, sous le nom grec de « Ouenikion » qui s’écrit en latin « Venicium ».
Mais ce nom ne désigne pas un village, mais une région géographique située entre le Vecchio et le Tavignano. Il existait une place forte romaine, un oppidum, situé vers le domaine Saint-Jean sur le territoire actuel de Corte. Au moyen-âge, le personnage plus ou moins mythique d’Ugo Colonna y aurait construit un château.
Au début du XVIème siècle, la piève de Venacu, est constituée de petits villages dont Serraggio, Lugo, Campo-Vecchio, Riventosa, San-Petru, Poggio.
L’historien de l’époque, Filippini, remarque que cette piève est renommée pour ses fromages, qui sont aussi bons que ceux de Majorque… L’histoire de Venaco est indissociable de celle des bergers, transhumant entre Aleria et la montagne entourant les monts Cardu et Rotondu et ces excellents fromages dont la célébrité et la qualité se maintiennent au sommet depuis plus de quatre siècles et connait chaque année une reconnaissance renouvelée avec la feria di u casgiu, la foire du fromage…
Au cours du XIXème siècle deux événements majeurs vont marquer l’histoire de Venaco : la construction du train et la fusion de trois villages.
La construction de la ligne de chemin de fer qui relie Bastia à Ajaccio, achevée en 1894 avec son plus remarquable ouvrage d’art, le pont du Vecchio, monument historique, conçu par l’ingénieur Eiffel qui s’illustra aussi dans la construction de la tour parisienne. Passant au cœur du village, avec plusieurs ouvrages d’art, ponts et tunnels, le train relie Venaco en plein centre de l’île aux deux villes principales.
En 1874, les communes de Serragio et Lugo, cette dernière fusionnée avec Campo-Vecchio précédemment, fusionnent et, sans doute pour éviter toute jalousie réciproque, il est décidé de donner au nouvel ensemble un nom qui n’a jamais été celui d’un village mais qui est depuis toujours celui de la région : Venaco.
Par ailleurs, plusieurs familles du village sont allées au XIXème siècle à Panama pour y chercher fortune à l’occasion de la construction du célèbre canal. Par la suite, nombre de familles du village sont allées en Indochine, travaillant dans l’administration, l’armée, les plantations, le commerce ou le barreau. Ces aventures ont donné à la mentalité vénacaise une ouverture d’esprit assez remarquable pour un village de montagne insulaire. L’argent rapporté de ces aventures lointaines a aussi permis de construire de belles maisons et de financer les études de nombreux jeunes du village.
La population de Venaco qui a dû atteindre 2000 habitants vers la fin du XIXème siècle a décliné jusque vers les années 70 mais se maintient, voire repart à la hausse, avec la présence de services publics, école, gendarmerie, poste, pompiers etc…